10 novembre 2011

Kitsch & Playful

Je surfais sur le web à la recherche de sujets intéressants à présenter sur mon blog lorsque, le 24 octobre dernier, je suis tombée sur un article de Géraldine Dormoy sur son blog, Café Mode (je vous suggère d’aller y faire un tour : ses images et photos sont superbes et inspirantes, tandis que ses articles démontrent une véritable connaissance de la mode, et son point de vue sur la chose est très intéressant). L’article faisait mention d’un magazine (Peut-être), et se sont ces photos qui ont attiré mon regard.

Source : Café Mode

J’ai tout de suite été séduite par la prise de vue, mais aussi par le look très 1960 qu’évoquent les vêtements portés par les mannequins. Immédiatement, je veux en savoir plus. Je me rends donc sur le site du magazine (que l’on peut consulter dans sa totalité gratuitement ici) et me mets à la recherche de ces photographies. Je finis par aboutir à l’article sur une partie de la collection automne/hiver d’une certaine Tsumori Chisato. Et j’ai adoré.
  
Évidemment, je ne me suis pas arrêté là : je me suis dirigée vers le site officiel de Tsumori Chisato pour pouvoir encore mieux apprécié son univers et découvrir ses collections antérieures et futures.
 
Collection automne/hiver 2011-2012


Les volumes et les mélanges d’imprimés confèrent à cette collection un aspect ludique et une énergie contagieuse que l’on associe généralement avec les années 1960. Les robes de tricots au design ultra graphique ne vont pas sans rappeler la célèbre robe Mondrian d’Yves Saint Laurent, et offrent une version tout à fait actuelle des tendances.  

Outre les années Hepburn et Twiggy, on sent l’influence chic et sophistiquée des 40s avec ses palettes bicolores, optant non pas pour du blanc, mais pour du crème (parfois même ivoire ou coquille d’œuf) et du noir ou du brun chocolat. Épaules carrées accentuées par un blazer oversize ou par des manches bouffantes et des jupes crayon mettant en valeur les courbes féminines sont des points forts de la silhouette 1940. Des clins d’œil à la garde-robe masculine rendront l’ensemble plus contemporain.


On termine avec les années 1970. Des couleurs chaudes inspirées des feuilles d’automne avec des bruns chocolat, des rouges inspirés de la rouille et de la brique, des orangés et des crèmes. L’ajout de la fourrure apporte une touche sophistiquée à l’ensemble et, si vous n’êtes pas trop fan de la fourrure sur vos vêtements, vous pouvez aussi l’intégrer à votre tenue en l’optant sur vos accessoires. Les mélanges de matières sont aussi parfaits pour créer un look 100% 70s : tricots jacquards, cuir, fourrure, tout est permis.




Vous préférez le ton sur ton ? Hey bien figurez-vous qu’il s’agit d’une des tendances principales de l’automne/hiver et que Tsumori Chisato a confectionné quelques looks dans cette optique, parce que, soyons honnêtes : y’a des jours où l’on préfère rester sobre dans le choix de nos tenues.
 
J’ai aimé : les lunettes rondes rétro, les souliers (franchement trop mignons) et les looks 60s pastel rappelant la barbe à papa (miam).

Source : http://issuu.com/peutetremagazine/docs/pe-002-johnnollet
 
Collection printemps/été 2012


Attention les yeux : cette collection colorée tout droit inspirée de la mer propose une palette de couleur surchargée à l’image même de la mode japonaise. Des imprimés gigantesques se mélangent aisément, créant un look kitsch mais oh combien amusant. On ose toutes les couleurs : jaune, rouge, bleu, mais ce qui retient encore plus l’attention se sont les oranges qui apparaissent dans une gamme quasi infinie, du pêche délicat au tangerine ahurissant.

 


Pour les plus discrètes, cette collection offre aussi quelques tenues plus sobres avec comme couleur principale, le noir. Mais pas question de flirter avec le monochrome : on ajoute une touche de couleur parfois éclatante (comme le suggère la photo de gauche avec ses rouges et ses jaunes) ou un neutre.
 


Tsumori Chisato poursuit aussi la thématique des années 1940 en s’inspirant de ses silhouettes précédentes, mais en insufflant une petite inspiration orientale. Manches chauve-souris, corsages aux allures de kimonos et l’utilisation de matière chatoyante est un régal pour les yeux. Et n’oublions pas les imprimés !

 

Hot-pants, anyone ? Il semblerait que la saison estivale s’annonce déjà chaude : les hot-pants ont littéralement envahi le défilé printemps/été de Tsumori Chisato. Parfois volumineux, parfois en crochet ou en tricot jacquard, ces petits shorts ont la cote.

J’ai aimé : le fait que l’on sent que Chisato a eu un plaisir fou à élaborer sa collection et à la présenter au public, les lunettes œil de chat (vestiges des années 40) et les hot-pants (oh là là).

Source : http://www.theformulablog.com/behindthescenes/

Pour les curieux, vous pouvez vous rendre sur le site de Tsumori Chisato pour consulter tous les looks de ces deux collections et aussi pour visionner les défilés.
 
* Toutes les images de ce billet, sauf mention du contraire, proviennent du site de Tsumori Chisato.


5 novembre 2011

Art Nouveau & Mucha.

Série « Les Pierres précieuses » (1900)
De gauche à droite : La Topaze, Le Rubis, L'Améthyste et L'Émeraude.

Cette série d’illustrations est sans doute familière pour certains d’entre vous. Il s’agit en effet d’un œuvre d’un des artistes les plus importants du XIXe et XXe siècles, Alphonse Mucha (1860-1939). Figure marquante de l’Art Nouveau, Mucha était un artiste aux multiples talents. Outre ses illustrations (dont ses célèbres affiches issues d’un contrat de six ans (1895-1900) avec la comédienne française Sarah Bernhardt), Mucha a conçu des concepts architecturaux, du mobilier et des bijoux, en plus de s’adonner à la photographie et à la peinture.
 
Sarah Bernhardt (1844-1923) Photographie de
Félix Nadar, 1865. Elle étudia au Conservatoire
d'Art dramatique de Paris et obtint son
diplôme en 1862 avec deux premiers prix en
tragédie et un second prix en comédie. En plus
de ses nombreux rôles au théâtre, elle fût
tête d'affiche pour quelques films.

La Dame aux camélias (1896)
Lithographie (207,3 x 72,2 cm)
Alexandre Dumas fils a lui-
même adapté son roman
éponyme pour le théâtre.
Sarah Bernhardt est ici
représentée sur une affiche
de Mucha dans le rôle de
Marguerite Gautier.

Né le 24 juillet 1860 dans un petit village de Moravie (l’actuelle République Tchèque), Alphonse Maria Mucha travailla principalement comme peintre et illustrateur et il étudia l’art en Autriche et en Allemagne, avant de s’installer à Paris. Rapidement, ses illustrations se démarquent du travail de ses contemporains par les contours curvilignes et les sobres colorations qu’il utilise pour représenter les chapitres souvent sombre de l’histoire (comme ce fut le cas avec  l’Apothéose des Slaves, réalisation monumentale artistique se composant de vingt toiles représentant une histoire narrative du peuple slave) ainsi que des thèmes religieux (comme dans Le Pater, où il exprime à l’aide d’images le Notre Père, une prière de la religion catholique).


Apothéose des Slaves, « Slaves pour l'humanité »
(1926-1928) Huile sur toile.
Il s'agit de la vingtième toile de l'Apothéose des Slaves.
Pour les autres tableaux, cliquez ici.

Autoportrait dans ses studios de Paris, rue Val de
Grâce, 1896/97.
Remarquez l'affiche derrière Mucha : il s'agit de la
première affiche qu'il a réalisé pour Sarah Bernhardt,
Gismonda (1894). Après le succès phénoménal de
l'affiche, l'actrice propose un contrat qui liera les
deux artistes pendant six ans.

Lefevre Utile (1903) Huile sur toile (72 x 53 cm)

Études (1902) Crayon et gouache blanche

Étude de draperie (1900) Crayon et gouache
blanche.
Remarquez que ce croquis ressemble beaucoup à
l'illustration de L'Améthyste. En effet, Mucha avait
d'abord pensé la représenter dénudée jusqu'à la
taille. On craignait cependant les critiques, et
Mucha décida de vêtir entièrement son modèle.

Bracelet (1899) Plaqué or

Sans titre Aquarelle

Fleur (1897) Lithographie (66,2 x 44,4 cm)