22 janvier 2011

On s'éclate avec Denis

Depuis le 19 octobre 2010, le Musée des beaux-arts de Montréal expose vingt pièces signées Denis Gagnon. L’exposition n’est donc pas une rétrospective telle qu’on l’aurait souhaité. Cependant, les ensembles présentés représentent parfaitement l’œuvre générale du designer québécois. En effet, Denis Gagnon s’est rapidement fait connaître dans le milieu de la mode grâce à l’esthétisme parfois étrange de ses créations. Jeux de volume, drapés, transformation de la matière et utilisation peu commune des accessoires (comme se célèbres fermoirs) qualifient son style sombre d’inspiration punk.

Fêtant ses dix ans de carrière, Denis Gagnon propose donc quelques ensembles issus de son imagination débridée. Notons aussi que c’est la première fois que le Musée des beaux-arts consacre une exposition à un designer québécois. Denis Gagnon en profite pour montrer ses plus récentes créations, quinze d’entre elles provenant de son défilé printemps-été 2011.

Les plus

L’ambiance de l’exposition : le décor un peu caverneux et sombre nous rappelle l’atelier de Denis Gagnon et parvient à nous faire entrer dans son univers. La pyramide inversée suspendue au plafond fait office d’écran où sont projetées des images de ses défilés et de son évolution artistique. La musique joue un rôle très important lors de la visite. Aussi sombre que l’éclairage, la trame sonore pourrait se faire entendre dans un film d’épouvante alors que le suspense est à son paroxysme…

Évidemment, les vêtements sont magnifiques et très inspirants. Contenant beaucoup de détails, je vous conseille fortement de passer plusieurs minutes à les observer sous toutes les coutures pour en apprécier tout le travail. L'utilisation des fermoirs comme matière première, la transformation des tricots à rayures bichromatique, des franges à outrance... De quoi s'émerveiller pendant de longues heures.

On peut prendre des photos. Et je peux vous dire que je m’en suis donnée à cœur joie.

Les moins

J’aurais apprécié avoir une description plus détaillée des vêtements. Je parle ici de son inspiration (des photos, des textes, etc.), de sa démarche artistique (croquis, recherche de matières, etc.) ou encore ses méthodes de confection et quelques indications sur les transformations de matière… Des détails intéressants qui auraient comblés ma curiosité.

L’exposition nous laisse sur notre faim : vingt ensembles, ce n’est pas beaucoup. Et je dois avouer que je m’attendais à une forme de rétrospective comme ça a été le cas avec Yves Saint Laurent, ou comme on pourra le voir avec Jean Paul Gaultier en juin prochain. Je crois que les visiteurs du musée auraient ainsi pu en apprendre davantage sur son parcours.

Les quelques défauts retrouvés dans les vêtements. Des coutures reprises, des franges brisées, un vêtement mal disposé sur le mannequin… Bref, mon sens de l’observation a eu raison de moi. Déformation professionnelle oblige…







L’exposition fermera ses portes le 13 février prochain. Amateurs de mode, je vous conseille vivement d’aller y faire un tour. Après tout, c’est aussi l’occasion de connaître les talents de notre pays. Sont aussi disponibles feuillets et DVD à la boutique du Musée si vous désirez en savoir davantage sur l'homme et ses créations.

Pour plus d’informations sur l’exposition, visitez le www.mbam.qc.ca/fr. Pour connaître les dernières nouvelles concernant Denis Gagnon, visitez le www.denisgagnon.ca.

16 janvier 2011

Poésie exotique

Le moment est enfin venu d’aborder les tendances printemps-été 2011. Je vous entends déjà dire qu’il est trop tôt, que l’hiver ne fait que commencer et d’ailleurs, ce n’est pas toi qui parlais de cache-oreilles la semaine dernière ?

Bien sûr. Mais la mode opère sous un calendrier différent et propose ses tendances et collections au moins six mois d’avance. Si l’on en croit ce calendrier, je serais donc en retard pour vous faire part des dernières tendances. D’ailleurs, n’avez-vous pas vous-même remarqué que plusieurs boutiques offraient déjà leur nouvelle collection printemps ?

Les couleurs

Moins austères que leurs homologues hivernales, les couleurs estivales sont légères et rafraîchissantes. Pour cette saison, on optera pour des teintes pastel rehaussées pas des tons plus vifs. Ainsi, le beige côtoiera l’orange et le gris se retrouvera mêlé au chèvrefeuille (un rose bien soutenu tirant son nom de la fleur). Pour les neutres, on misera sur les kakis, les beiges et les marines, sans oublier bien sûr, le blanc. Sous le signe de l’exotisme, ces couleurs nous rappellent une thématique souvent abordée en mode, le voyage. Cette année, on explore l’Afrique, l’Inde, le Pérou et la Turquie.

D&G
dolcegabbana.com

Yves Saint Laurent
ysl.com






Les imprimés

Les imprimés floraux font une entrée fracassante et sont partout : chandails, tuniques, robes, jupes… décidément, on ne peut pas leur échapper ! Des fleurs gigantesques nous rappellent celles qu’arborent les femmes d’un âge honorable… D’autres imprimés floraux, ceux-ci plus discrets, combleront sans doute les jeunes demoiselles désirant adopter une allure plus moderne.

Les rayures sont aussi très en vogue, faisant ici allusion à la tendance matelot. Généralement à l’horizontale, ces rayures seront blanches et marines. Une alternative au blanc : l’ivoire. Attention cependant à l’illusion d’optique — parfois grossissante — des rayures horizontales… Si cette illusion vous fait grincer des dents, adoptez les rayures verticales : elles allongeront votre silhouette !

Par ailleurs, les imprimés inspirés du pelage des animaux peut se prête aussi à la thématique des voyages. Le zèbre, le guépard, le léopard sont les plus utilisés. L’utiliser avec parcimonie : vous ne vous rendez pas à un safari !

D&G
dolcegabbana.com
 
Cacharel
cacharel.fr






Les matières

Bonne nouvelle pour celles qui se seraient procuré de la dentelle pendant la période des Fêtes. Même si la dentelle nous revient sous un jour un peu plus expérimental, elle revient en force pour la saison estivale. La méthode ancestrale de la fabrication de la dentelle est remplacée par une technique moderne : la coupe au laser sur du cuir. Ses motifs légèrement vieillots sont la preuve qu’un mariage héritage/modernité est toujours possible, même en 2011.

Chanel
chanel.com

Christopher Kane
vogue.fr





Le cuir est une matière très populaire. Encore une fois, on peut le porter véritable ou synthétique et c’est surtout comme veste qu’on le porte. Même si le cuir synthétique est moins cher que le cuir véritable, ce dernier devient de plus en plus accessible.

Le saviez-vous ?

La loi canadienne oblige les manufacturiers à indiquer si le vêtement est constitué de cuir véritable ou synthétique. On retrouvera donc la mention le cuir véritable sur l’étiquette de composition en plus du type de cuir dont il est question (agneau, peau de vache, etc.). S’il s’agit de cuir synthétique, on lira imitation de cuir ainsi que sa composition, soit 100% polyuréthane (ou son abréviation, PO). Cette loi s’applique aussi à la fourrure.

D&G
dolcegabbana.com

Chanel
chanel.com





J’aime aussi beaucoup le chiffon : cette matière fluide et transparente, ultra légère est un must pour l’été. Parfois porté uni ou imprimé, le chiffon se marie aussi bien avec un jeans qu’avec une jupe. Pour ajouter une touche sexy, le chemisier de chiffon se porte directement sur votre soutien-gorge.

Chanel
chanel.com

Le lin est aussi une fibre incontournable. Synonyme de la saison estivale (vous remarquerez que le lin est exclusivement réservé à la saison printemps-été), le lin est léger et confortable. S’il est taillé pour former une tunique, on y trouvera sans doute des éléments rappelant l’Inde ou l’Afrique, comme des perles ou des imprimés exotiques. J’ai tout de même une réserve quant au lin : c’est une fibre naturelle qui se froisse facilement (certains diront qu’il s’agit d’un froissé noble…). Votre vêtement de lin ne doit par ailleurs jamais être plié longtemps ou les fibres casseront et laisseront une ligne bien visible impossible à faire disparaître.

Autre conseil : optez pour des fibres naturelles pour vos t-shirts : ces fibres respirent mieux. Idéal pour les chaudes journées d’été…

7 janvier 2011

(Always) Against Fur Lovers


Oscar de la Renta (2010)
Beret de zibeline

J’ai brièvement abordé les tendances des saisons des Fêtes il y a de cela quelques semaines. Parmi ces tendances, on retrouvait le mélange des matières fluides et satinées comme la soie. Mais ce n’est pas de soie dont il est question ici, mais de la fourrure. Trois petites phrases ont été dédiées à cette matière. Je faisais mention que les fourrures naturelles et artificielles étaient très prisées pour la saison hivernale. Mes observations ont été confirmées lorsque je me suis procurée le magazine Z!NK (zinkmagazine.com) Hiver 2010. Plusieurs designers reconnus, dont Oscar de la Renta (oscardelarenta.com), ont utilisés la fourrure dans leur défilé.

J’adore la fourrure véritable. Riche et somptueuse, elle arrive à transformer une tenue en lui ajoutant un cachet luxueux. On peut la marier avec n’importe quoi, que se soit une robe de soirée qu’un jeans, la fourrure s’avère un accessoire passe-partout très intéressant. Ainsi, son prix parfois exorbitant en vaut la peine. Douce et chaude, elle est idéale pour la saison froide pour les gens qui, comme moi, sont toujours frigorifiés.

Chez Simons, quelques items sont faits de fourrure véritable. Je parle ici d’accessoires comme des moufles, des bonnets, ou des écharpes. Quelques boléros ont aussi été très populaires auprès des clients.

Je me suis donc procurée les cache-oreilles en fourrure de lapin. Comme je viens de le mentionner, j’ai toujours froid l’hiver. Le vent se faufile sous mon bonnet et je me retrouve avec les oreilles rougies. Mais qu’à cela ne tienne ! Avec ces jolis cache-oreilles que j’ai obtenus pour presque rien, je n’ai plus ce problème. Je les mets par-dessus mon bonnet. J’ai l’air de revenir d’une expédition au Pôle nord, mais au moins, je n’ai plus froid. Ce temps-là est révolu !



Alors pourquoi tant de gens se révulsent à adopter la fourrure ? Végétariens amoureux de Peta (peta.org), je vous comprends. Vous avez fait un choix de vie honorable et qui appuient vos convictions. Malgré tout le respect dont je fais preuve envers eux et leur choix de vie, certains sont littéralement incapables de me rendre ce respect. Non, je n’ai pas choisi de vivre sans manger de viande. Oui, les animaux que l’ont a tués pour leur fourrure sont sans doute victimes de cruauté animale.

Qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse ?

Je suis désolée de vous l’apprendre, mais la cruauté animale a toujours existé et ce, depuis que l’homme est un homme. Certains diront que dans le temps, ils utilisaient tout ce que l’animal avait à offrir, autant sa peau que sa graisse. Et n’oublions pas sa viande. (Miam miam.) Dois-je vous rappeler qu’ils tuaient quand même ledit animal ? Alors, doit-on conclure à de la cruauté animale ? Je ne crois pas. Depuis la nouvelle mode eco-friendly, j’ai l’impression qu’on abuse du terme et qu’on accuse à tord ceux et celles qui profitent pleinement des ressources que la terre a à nous offrir.

Je n’encourage pas la cruauté animale. Je dis simplement qu’elle existera toujours, quelque soit les mesures employées pour tenter de l’éliminer. Et personnellement, je n’ai pas la force de me battre pour une cause aussi désespérée. En fait, je n’ai pas envie de me battre, point. Let it be, my friend.

Mais finalement, je m’en fous complètement. Les autres peuvent bien penser ce qu’ils veulent. Ils peuvent continuer à manifester contre mon choix de vie, à essayer de me convaincre de rejoindre leurs rangs, moi, je ne fléchirai pas. La fourrure, je vais en porter. La viande, je vais en manger.

Live with it.

Peaux de zibeline
Source: wikipedia.org