20 avril 2012

1920s.

Source: Fiell Publishing

Je suis tombée sur un livre lorsque je me suis rendue chez un libraire, la semaine dernière. Le dos était d’un rose particulièrement criard, et les lettres blanches annonçaient un titre très prometteur, soit La mode des Années 1920 en images. Une cellophane enveloppant le livre, j’ai d’abord lu la description de l’ouvrage sur la quatrième de couverture :


« […] une fabuleuse compilation d’illustrations de mode de la période Art déco. L’occasion de redécouvrir, au-delà des belles robes à perles, des chapeaux cloches et des chaussures à brides portés par la vague garçonne et la jeunesse dorée de l’époque, toute la richesse de lignes, couleurs, motifs et détails de la garde-robe rétro, dans une décennie d’exceptionnelle créativité. »

 
Sans plus attendre, j’ai demandé à un libraire de retirer la cellophane. Je me suis ensuite confortablement installée dans l’un des fauteuils mis à la disposition des clients et j’ai ouvert le livre.


Coup de foudre instantané.

 
L’introduction retrace les grandes lignes de la mode en abordant les contextes sociaux, politiques et artistiques de la décennie, en plus de décrire en détail les silhouettes, les imprimés ainsi que les matières de prédilection des couturiers et stylistes. Outre l’introduction, on y retrouve que très peu de texte : car en effet, le reste de l’ouvrage est consacré aux images, gravures et photographies des vêtements.

Véritable ouvrage de référence offrant un large éventail d’inspirations, je recommande ce livre autant aux étudiants en mode qu’aux passionnés amoureux de la mode vintage.
 
Déshabillés français luxueusement ornés de
dentelles, rubans et fleurs. Paris-Blouses, 1920.
Les années 1920 ont connu un réel progrès dans la
confection es sous-vêtements une pièce.
Le modèle sur la droite porte un bonnet
de nuit en dentelle. Été 1920.

Robe du soir en cachemire avec jupe à
large ceinture formant un grand noeud
à l'arrière. Dernières Créations,
vers 1923.

Modèles de manteaux et de chemisiers simples,
incluant un modèle à carreaux par Redfern.
La Femme chic, vers 1925.

Chapeaux de deuil parisiens. Les modèles de ces
chapeaux étaient très en vogue et ce ne sont que
les longues voilettes noires qui leur confèrent
leur caractère particulier, vers 1924.


*Toutes les images (sauf mention du contraire) ont été numérisées par l’auteure de ce billet. Les légendes sous ces images proviennent du livre La mode des années 1920 en images, et ont été traduites librement en anglais par l’auteure de ce billet.

13 avril 2012

L'âge de la beauté.

Le 8 avril dernier, le plateau de Tout le monde en parle accueillait le mannequin Rachel Blais qui fait actuellement la promotion d’un documentaire troublant mettant en lumière l’envers de la mode et, plus précisément, l’univers méconnu du mannequinat.
 
 
Rachel Blais
Source: Google Images

Ayant débutée sa carrière de mannequin à 16 ans, Rachel Blais, maintenant âgée de 26 ans, connaît bien les rouages de ce milieu. Ainsi, contrairement au vaste public qui ne restera marquée que par une fascination quasi malsaine pour cette vie qu’il présume glamour, Rachel Blais tente, par sa conception quelque peu blasée, de mettre en lumière les aspects plus sombres d’une carrière qui n’est peut-être pas aussi idyllique qu’on le croyait.

Des conditions de travail médiocres, un manque d’éthique qui contrevient aux droits de la personne, ainsi que le manque d’encadrement dont les jeunes filles sont victimes sont les principaux sujets que Blais aborde dans ses nombreuses entrevues avec les médias suite au lancement du documentaire Girl Model de David Redmon et Ashley Sabin. Rachel Blais dénonce une pratique qui, selon elle, elle inacceptable : celle d’engager de jeunes filles âgées entre 12 et 17 ans pour représenter le corps des adultes dans les magazines et les défilés.
 
« Utiliser des jeunes filles de 15 ans pour représenter la femme idéale me fait penser qu’une femme de 25, 30, 40 ans regarde ces panneaux publicitaires et ce magazine et regardent des filles… déguisées en femmes faisant la promotion de vêtements pour femmes, » [s’indigne-t-elle, soulignant ainsi le non-sens de notre société.] « On ne peut jamais avoir 15 ans à nouveau. »

Girl Model
 
Le spectateur suit d’abord Ashley Arbaugh, ex-mannequin devenue chasseuse de tête pour le compte d’agences de recrutements de jeunes filles rêvant de percer dans le monde du mannequinat. Ashley parcourt la Sibérie à la recherche de jeunes filles pour combler la demande du marché nippon. Elle rencontre la jeune Nadya, âgée d’à peine 13 ans, et son air angélique et naïf ainsi que son apparence pré-pubère — des attraits très prisés au Japon — la séduisent instantanément. Nadya part pour Tokyo, confiante que son avenir sera désormais meilleur pour elle et sa famille.

Nadya Vall
Source: Noah Models


Pour voir l’entrevue qu’a donnée Rachel Blais à Tout le monde en parle, rendez-vous ici.

 
*La citation de Rachel Blais provient du site de CNN, et a fait l’objet d’une traduction libre pour cet article.

8 avril 2012

Vermeer.


Né à Delft en 1632 et mort dans cette même ville quelques quarante-trois ans plus tard, Jan Vermeer est sans doute l’un des plus grands peintres de son temps.  Contrairement à la plupart de ses contemporains européens qui se plaisaient dans la représentation de scènes religieuses, Vermeer aborde plutôt la peinture de genre. Même si les premières toiles de Vermeer (peintes entre 1653 et 1656) étaient à caractère religieux ou évoquaient la mythologie, l’artiste s’est rapidement lassé de ces sujets pour se concentrer sur ce qui fera sa renommée : la peinture intimiste dans lesquels les personnages vaquent à leurs occupations quotidiennes (à l’exception de L’Allégorie de la Foi, peinte entre 1670 et 1672).

L'Allégorie de la Foi, vers 1670-1672.
Huile sur toile, 114,3 x 88,9 cm.

 
De son vivant, Vermeer était peu connu à l’extérieur de Delft. Peut-être était-ce dû à son œuvre plutôt maigre; car seuls trente-sept de ses tableaux nous sont parvenus (dont deux faisant l’objet de discutions quant à leur authenticité). Vermeer travaillait lentement et confectionnait lui-même ses couleurs, dont l’outremer, le pigment de prédilection de l’artiste. Pigment qui, il faut le mentionner, coûtait très cher à fabriquer puisque le lapis-lazuli, la pierre dont Vermeer se servait pour confectionner cette couleur était hors de prix.
La popularité de Vermeer s’est fait grandissante, non pas de son vivant ni durant années qui ont suivies sa mort prématurée, mais bien quelques deux cents ans plus tard, lorsque le critique d’art français Théophile Thoré-Bürger publia une série d’articles élogieux sur le travail de Vermeer.

La Jeune Fille à la perle, vers 1665-1666.
Huile sur toile, 44 x39 cm.

La Jeune Fille à la perle (détail), vers 1665-1666.
Huile sur toile, 44 x39 cm.

Le saviez-vous ?

Remarquez que l’arche du nez de la jeune fille se confond avec sa joue. Les lignes à la droite de son nez ainsi que ses narines sont aussi perdues dans l’ombre. Par ailleurs, les couleurs du turban ont été réduits à deux tons d’outremer, un plus clair, et l’autre plus foncé, simplifiant ainsi la représentation du tissu.

Ces caractéristiques poussent les experts à croire que Vermeer se servait d’une caméra obscura, précurseur de la caméra photographique moderne. La lentille  imparfaite de la caméra avait tendance à éliminer les lignes plus subtiles ainsi qu’à réduire les nuances de luminosité expliquant ainsi le résultat de cette peinture.

La Maîtresse et la servante, vers 1666-1667.
Huile sur toile, 90,2 x 78,7 cm.

La Laitière, vers 1658-1661.
Huile sur toile, 45,5 x 40,6 cm.

La Liseuse à la fenêtre, vers 1657-1659.
Huile sur toile, 83 x 64,5 cm.

L'Astronome, 1668. Huile sur toile, 50 x 45 cm.

La Ruelle, vers 1657-1661.
Huile sur toile, 53,5 x 43,5 cm.

Vue de Delft, vers 1661-1661. Huile sur toile, 98,5 x 117,5 cm.

*Les images de ce billets (de même que l’analyse sommaire de La Jeune Fille à la perle), proviennent du site Essential Vermeer (en anglais seulement). Je vous conseille vivement d’aller fureter sur ce site : les œuvres complètes de Vermeer y sont analysées en profondeur. On y retrouve aussi des articles intéressants sur l’époque ainsi que sur la vie de l’artiste.