4 juin 2012

Wesselmann

Maquette for Smoker No. 3 (3D), 2003. Liquitex sur bristol, 34,2 x 38,7 cm.

Source : mbam.qc.ca

Pour la première fois en Amérique du Nord, un musée consacre une rétrospective d’envergure à Tom Wesselmann. Le Musée des beaux-arts présente cette exposition jusqu’au 7 octobre prochain. Wesselmann était, aux côtés d’Andy Warhol et de Roy Lichtenstein (entre autres), l’un des protagonistes qui nous a légué l’esthétisme bien particulier du mouvement Pop Art. Malgré sa notoriété bien établie depuis les années 1960, Wesselmann aura été boudé par ses compatriotes américains : en effet, comme mentionné plus tôt, cette rétrospective est la première que l’on consacre à l’artiste en Amérique du Nord. Mais pourquoi ? Trop de sexe dans son œuvre.


Grand nu américain No. 99, 1968, Huile sur toile, 206 x 152 cm.

Source: wikipaintings.org

L’exposition se divise en quatre partie, soit le genre, la forme la ligne et la composition. Et toutes les œuvres de l’artiste sont regroupées en ordre chronologique rendant la visite beaucoup plus intéressante puisque le visiteur retrace l’évolution du style de Wesselmann. Il explore de nombreux médiums, mais il s’intéressera d’abord au collage qu’il explore en utilisant divers matériaux : tissus, papiers-peints, revues, œuvres d’art (il citera, entre autres, Matisse, Van Gogh, de Vinci et Mondrian), portraits de personnalités (dont George Washington et Abraham Lincoln)… Wesselmann utilise tout ce qui lui tombe sous la main. Il ira même jusqu’à effectuer de nombreuses démarches afin d’obtenir de gigantesques panneaux publicitaires qui seront le point central de plusieurs de ses toiles démesurées.


Nature morte No. 28, 1963.
Acrylique et collage sur bois avec télévision fonctionnelle,
121,9 x 152,4 x 27,9 cm.

Source: wikipainting.og

Monica assise avec Mondrian,
(Variation No. 4), 1988.
Émail sur acier découpé, 154,9 x 105,4 cm.

Source: Google Images

Nature morte No. 35, 1963. Huile et collage sur toile, 304,8 x 487,6 cm.

Source: Google Images

Outre ses sculptures, maquettes, toiles et collages, on découvre que Wesselmann était amoureux de la musique country. Il fut d’ailleurs un compositeur prolifique : il composa plus de quatre cents chansons au cours de sa vie, et se chargea d’enregistrer plusieurs d’entre elles dans les studios qu’il s’était aménagé.
 

« J’aime surtout la musique country, et je me rends compte que, une fois qu’une chanson vraiment spéciale s’est terminée, elle reste globalement présente, de manière presque aussi particulière qu’un tableau. Malgré son caractère linéaire et rythmé, elle a un impact multidimensionnel qui plane dans l’air et dans l’esprit de la même façon. J’ai le sentiment qu’un bon tableau est un résumé de nombreux choix de composition et de résonances et reste en suspens, comme si c’était un morceau de musique tout juste achevé. »[1]

 
Quelques cent-cinquante œuvres sont présentées au public le temps de l’exposition. Certaines fascinent, d’autres dérangent, mais toutes sont à la fois magnifiques et impressionnantes, et je crois qu’il est impossible de les apprécier autrement qu’en les observant de près. Les couleurs vives ressortent davantage et le rendement de la lumière est d’autant plus réaliste, presque hypnotisant. Par ailleurs, nombre de ces œuvres sont tridimensionnelles, ainsi une simple photographie ne parvient pas à rendre complètement l’œuvre.


Esquisse rapide d’une nature morte
avec fruit et poisson rouge (3D), 1988-89.
Émail sur acier découpé.

Source: Google Images

Quoi qu’un peu courte (en moins de deux heures pour avez amplement le temps de lire tous les textes et descriptifs des œuvres, en plus de vous attardez quelques instants sur certaines d’entre elles), l’exposition vaut le détour. À voir autant par les fans du mouvement Pop Art américain que par les curieux désirant élargir leurs horizons sur l’art.
Au-délà du Pop Art – Tom Wesselmann au Musée des beaux-arts de Montréal jusqu’au 7 octobre prochain.
 

Grand nu américain No. 57, 1694.
Acrylique et collage sur bois, 121,9 x 165,1 cm.

Source: Google Images


Bouche No. 1, 1966. Huile sur toile, 101,6 x 152,4 cm.


Portrait Collage No. 16, 1960.
Media divers et collage sur bois, 21,6 x 29,2 cm.
 

Après Matisse, 1959.
Pastel, collage et broches sur bois, 81,3 x 61 cm.


Nu au crepuscule avec Wesselmann, 2003.
Huile sur toile, 190,5 x 266, 7 cm.

Source: mbam.qc.ca




[1] Passage non daté dans le journal « noir » de 1999, archives de l’atelier de Tom Wesselmann, New York. (Source : mbam.qc.ca) | Undated entry in the « Black » journal from 1999, Tom Wesselmann studio archives, New York. (Source: mbam.qc.ca)

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