Il ne s’agit pas de Sa Majesté Elizabeth II, mais bien de son prédécesseur, Elizabeth I. Après de nombreuses apparitions au cinéma (dont Elizabeth : L’âge d’or où la Reine est personnifiée par Cate Blanchett), Elizabeth monte sur scène et chante une partie de son histoire le temps de cinq représentations. En effet, l’Opéra de Montréal accueille une toute nouvelle pièce qui fera sans doute fait plaisir aux habitués. Cette nouvelle présentation présente une toute nouvelle distribution, dont la soprano grecque Dimitra Theodossiou dans le rôle de Sa Majesté.
Cate Blanchett dans le rôle d'Elizabeth I Source: artsblog.tatianajimenez.com |
Pour cette occasion spéciale, la Place-des-Arts a monté une petite vitrine. Je trouvais le tout magnifique et empreint de la nostalgie de la Renaissance. Inspirante, la vitrine proposait donc un simple mannequin de bois où étaient mélangés le tulle et le satin. Les matières étaient rehaussées de perles et de pierres translucides rendant l’ensemble très lumineux. Voici quelques clichés pris à la va-vite.
Si l’opéra vous intéresse, je vous conseille vivement de vous rendre sur le site officiel de l’Opéra de Montréal. Vous y trouverez des vidéos ainsi qu’une description de chaque opéra à l’affiche. Roberto Devereux est présentée à l’Opéra de Montréal du 13 au 25 novembre.
Fille d’Henri VIII et d’Anne Boleyn, Elizabeth n’était pas promue au destin de souveraine de l’Angleterre. Dernière représentante de la célèbre dynastie des Tudors, Elizabeth voit le jour le 7 septembre 1533. Cependant, deux ans et demi plus tard, Anne Boleyn est déclarée coupable d’adultère, d’inceste et de haute trahison : elle est ainsi décapitée à la tour de Londres sous l’ordre d’Henri VIII. Déclarée illégitime, Elizabeth perd ses droits à la principauté. Ce n’est qu’en 1544 qu’elle retrouve son titre de princesse et ainsi son droit au trône.
The Darnley Portrait, 1575 Source: wikipedia.com |
Malgré tout, Elizabeth n’est que la troisième sur la liste des successeurs au trône d’Angleterre. Ce n’est qu’à la suite de la mort d’Edward VI (le seul fils légitime qu’eut Henry VIII) en 1553 et à celle de Mary I en 1558 qu’Elizabeth devient reine. Elle est couronnée en 1559 à l’abbaye de Westminster. Elle a vingt-cinq ans.
Elizabeth I portant ses habits de corronation Source: wikipedia.com |
Surnommée la Reine Vierge, Elizabeth I ne se maria jamais. Elle refusa toutes les avances de ses nombreux soupirants. Les raisons de son refus au mariage restent floues, mais il en découle une vision symbolique de sa relation avec les Anglais : les poètes et les écrivains la dépeigneront plus tard comme la Reine qui maria son peuple. Il est par ailleurs très intéressant de constater l’évolution des portraits d’Elizabeth I. En effet, vers la fin de sa vie et de son règne, Sa Majesté est dépeinte avec de moins en moins de réalisme et est souvent embellie par les peintres.
The Rainsbow Portrait, 1600-1602 Source: wikipedia.com |
L’art dramatique et la littérature anglais fut grandement développé lors de l’ère élisabéthaine, notamment grâce au célèbre écrivain et dramaturge William Shakespeare. Cette même période coïncide aussi avec une peur grandissante de perdre l’accès au trône dû à plusieurs complots un peu partout en Europe. L’Angleterre n’était pas protégée contre ces complots : la rivale de la Reine, Mary Stuart fut mise sous arrêt en 1568 et exécutée dix-neuf ans plus tard. Évidemment cette condamnation à mort n’est pas restée sans conséquences : une guerre opposant Anglais et Espagnols durera près de vingt ans (1585-1604) et ne prendra fin qu’à la signature du traité de Londres.
Elizabeth I meurt en 1603 et, ironiquement, c’est le fils de Mary Stuart qui lui succèdera au trône. Son règne aura duré quarante-quatre ans. Elle avait soixante-neuf ans.
Femme charismatique et mystérieuse, elle a su se démarquer de ses prédécesseurs masculins par ses décisions peu orthodoxes et par son célibat qui, à de nombreuses occasions fût critiqué. Plusieurs livres lui sont aujourd’hui consacrés, en plus des nombreux films relatant quelques périodes clés de sa vie de souveraine. Elizabeth I restera sans doute l’une des figures les plus importantes de l’histoire de la monarchie anglaise.