Jusqu’au
1er septembre prochain, la crypte de la Basilique Notre-Dame de
Montréal ouvre ses portes au public pour une exposition exceptionnelle
regroupant plus de 350 objets ayant appartenus à Napoléon Bonaparte. Parmi
ceux-ci, mentionnons plusieurs bijoux et vêtement, des peintures et des
sculptures réalisées par les plus grands artistes de l’époque, comme
Antoine-Jean Gros, Jean-Baptiste Regnault, Lorenzo Batolini et Joseph Chinard,
ainsi que des meubles et de l’argenterie qui attestent du raffinement et du
faste caractéristiques du Premier Empire. Organisée par Exhibits Developement
Group, USA en collaboration avec la Collection Chalençon, France, Les Trésors de Napoléon présente aussi
quelques œuvres issues de la Collection Serge Joyal, du Musée des beaux-arts de
Montréal ainsi que de la Collection Power Corporation du Canada.
Les femmes de Napoléon
Les six pièces de l'exposition permettent un parcours chronologique et abordent des moments forts de la vie de l'Empereur, comme son couronnement, son mariage avec Joséphine ainsi que leur divorce, puis de son union avec Marie-Louise. En effet, incapable de donner à Napoléon le fils qu'il désirait ardemment pour lui succéder au titre d'Empereur, Joséphine consent au divorce en décembre 1809. Elle conserve toutefois la Malmaison, une demeure qu'elle affectionne particulièrement depuis 1798 et qui, contrairement aux Tuileries qui sont encore marquées par les derniers moments de la monarchie, revêt un caractère à la fois privé et intime. Au fil des ans, Joséphine remplit la maison d'œuvres d'art et d'antiquités et fait aménager ses jardins de manière à concilier sa passion pour la botanique et ses aspirations romantiques. Botaniste émérité, Joséphine est ambitieuse: une serre chauffée par douze poêle de charbon est nécessaire pour abriter les plantes et les fleurs exotiques qu'elle fait importer.
Mentionnons au passage que Joséphine conserve jusqu'à sa mort le titre et le rang d'impératrice. De plus, une rente annuelle de trois million lui est accordée pour subvenir à ses besoins. Désirant que sa maison soit meublée dans la dernière élégance, c'est sans surprise que l'on constate qu'elle contracte malgré tout plusieurs dettes. Joséphine meurt le 29 mai 1814 des suites d'un angine infectieuse.
Jean Baptiste Regnault (1754-1829) L'impératrice Joséphine (détail) 1810 |
Joseph Chinard (1756-1813) Buste de l'impératrice Joséphine 1805 |
Anonyme Papiers d'annulation de Joséphine 1809 |
Le
mariage de Napoléon et de Marie-Louise est célébré en grande pompe au ministère
de la Guerre à Paris. Un bal est organisé, et Paul Thomas Bartholomé en
immortalise un instant sur papier. Le bronze que Bartolini fait de la nouvelle
impératrice est légèrement différent du buste de Joséphine réalisé par Chinard
quelques années plus tôt. Alors que Joséphine arbore une tenue qui la lie à son
époque, Marie-Louise porte une robe drapée retenue à l’épaule par une fibule,
témoignant ainsi de l’engouement pour l’antique, un intérêt qui se développe
notamment par les fouilles archéologiques entreprises tant à Pompéi qu’à
Herculanum. Sous Napoléon, le néo-classicisme est particulièrement prisé. Parmi
les artistes les plus importants, mentionnons le sculpteur italien Antonio
Canova ainsi que le peintre français
Jacques-Louis David.
Lorenzo Bartolini (17775-1850) Buste de l'impératrice Marie-Louise (détail) Vers1812 |
Paul Thomas Bartholomé (dates inconnues) Dessin d'une scène du bal célébrant le mariage de Napoléon à Marie-Louise (détail) 1810 |
De
leur union naît un enfant qui, dès sa venue au monde, est titré roi de Rome. À la
suite des Cent-Jours, le bambin sera proclamé Napoléon II et empereur du Second
Empire.
Vêtements ayant appartenus au roi de Rome ainsi que quelques œuvres d'art à son image |
Objets personnels
Parmi
les objets ayant appartenus à Napoléon, mentionnons un bicorne, un médaillon
Grand Aigle et la Légion d’honneur, une carte des routes de postes datée de
1812 ainsi qu’un coffre de voyage et un lit pliant ayant probablement été
utilisé lors de la bataille de Wagram.
Anonyme Chapeau de l'Empereur, modèle d'été Vers 1805 |
Anonyme Médaillon Grand Aigle et la Légion d'honneur de l'Empereur Napoléon Bonaparte Après 1802 |
Marie-Jean Desouches, serrurier Le lit pliant de campagne et le coffre de voyage de Napoléon Vers 1808 |
De
l’argenterie et plusieurs pièces de mobilier sont par ailleurs intégrés à
l’exposition, une manière de souligner le faste de la cour impériale.
Jean-Baptiste-Claude Odiot (1763-1850) Deux moutardiers du grand service de réception de la ville de Lyon Vers 1798-1809 |
Une propagande par l’image
Napoléon
avait bien compris le pouvoir de son image : tout au long de sa vie, il
commande quantité de tableaux et de sculptures le représentant dans des poses
souvent héroïques, parfois allégoriques, comme c’est le cas de L’apothéose de Napoléon Bonaparte, Premier
Consul de la République (1803) par Constance Meyer et Pierre-Paul Prud’hon.
Entouré de personnages habillés à l’antique, Napoléon, vêtu quant à lui de son
uniforme militaire, est représenté à la manière d’un général romain conquérant.
Ce tableau symbolise le passage de la République à l’Empire.
Constance Meyer (1775-1821) et Pierre-Paul Prud'hon (1758-1823) L'apothéose de Napoléon Bonaparte, Premier Consul de la République 1803 |
L'apothéose de Napoléon Bonaparte, Premier Consul de la République (détail) |
Jean Baptiste Mauzaisse (1784-1844), avec ou d'après Jacques-Louis-David (1748-1825) Bonaparte franchissant les Alpes par le Grand-Saint-Bernard 1807 |
Antoine-Jean Gros (1771-1835) Le Premier Consul Bonaparte Vers 1802 |
Antoine Mouton (1765-après 1817) Bronze de Napoléon 1809 |
Antonio Canova (1752-1822) Buste colossal de Napoléon Vers 1810 |
Fait
intéressant, le buste réalisé par Jean-Antoine Houdon montre distinctement,
épinglé à gauche de la poitrine de Napoléon, la Légion d’honneur, un objet
présenté un peu plus tôt dans l’exposition.
Jean-Antoine Houdon (1741-1828) Buste de Napoléon (détail) 1804 |
L’œuvre
la plus monumentale de l’exposition est sans doute l’Empereur Napoléon 1er en costume du Sacre peint vers 1805-1806
par François Gérard. Plus grand que nature, ce portrait en pied ornait les murs
du Palais des Tuileries et a été maintes fois reproduit. En effet, quelques
années plus tard, une tapisserie est réalisée par la Manufacture des Gobelins.
On en fabrique d’ailleurs plusieurs exemplaires afin de les offrir comme
cadeaux diplomatiques.
François Gérard (1770-1837) Empereur Napoléon 1er en costume du Sacre (détail) Vers 1805-1806 |
Manufacture des Gobelins, d'après François Gérard (1770-1837) Napoléon 1er en robe de couronnement 1812 |
Les Trésors de Napoléon. Jusqu’au 1er septembre 2014. Pour
les heures d’ouverture ainsi que pour les frais d’admission, visitez le site de la Basilique Notre-Dame de Montréal.
Source : Les Trésors de Napoléon |
Photographies personnelles
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