30 août 2013

Verrerie haute en couleurs

Jusqu’au 20 octobre prochain, attendez-vous à être éblouis par les œuvres spectaculaires de Dale Chihuly, célèbre pour ses sculptures de verre soufflé. Présentée en exclusivité canadienne, l’exposition Chihuly : Un univers à couper le souffle offre la possibilité d’admirer plusieurs impressionnantes installations réalisées à partir du vaste répertoire de l’artiste. Ayant développé une obsession particulière pour la couleur au cours de sa carrière (l’artiste lui-même affirme qu’il n’en a jamais vu une qu’il n’aimait pas), il n’est donc pas surprenant qu’elle fasse partie intégrante de ses œuvres largement inspirées des formes organiques de la nature. Accumulant près d’un demi-siècle d’expérience artistique, Dale Chihuly explore ainsi l’immense potentiel du verre soufflé en y incorporant une myriade de couleurs aux tons riches et intenses rehaussés par des superpositions et des agencements d’éléments surprenants.
 
Un enchantement pour les yeux. À voir absolument.
 








 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


 
Photos personnelles.

22 août 2013

Impressionne-moi.

Du 13 octobre 2012 au 20 janvier 2013, le Musée des beaux-arts de Montréal présentait 74 chefs-œuvres impressionnistes dans le cadre d’une tournée internationale organisée par le prestigieux Sterling and Francine Clark Art Institute. Après un passage remarqué à Madrid, Milan, Giverny, Barcelone, Fort Worth et Londres, c’est à Montréal que l’exposition Il était une fois l’impressionnisme était présentée en exclusivité canadienne. Il s’agissait donc d’une chance unique de pouvoir observer les œuvres des maîtres de l’école de Barbizon, de l’impressionnisme, de l’académisme et du postimpressionnisme.

Un peu d’histoire : l’impressionnisme
 
Claude Monet (1840-1926)
Impression, soleil levant
1872
Huile sur toile
48 x 63 cm
Musée Marmottan Monet, Paris
 
« Que représente cette toile ? Impression ! Impression, j’en étais sûr. Je me disais aussi puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l’impression là-dedans. » 
— Louis Leroy, 25 avril 1874
 
C’est à la suite de la première exposition de 1874 réunissant plusieurs artistes indépendants que Leroy, critique d’art réputé de l’époque, exprime ces commentaires teintés de sarcasme en évoquant le célèbre tableau de Claude Monet (1840-1926) Impression, soleil levant. Le terme impressionnisme est ainsi un terme péjoratif né de la critique de Leroy visant à discréditer le travail de ces artistes.
 
Bien que l’on associe les débuts de l’impressionnisme à l’exposition de 1874, la touche frétillante ainsi que les sujets si caractéristiques de ces œuvres remontent au début du siècle avec J.M.W. Turner (1775-1851) et John Constable (1776-1837). Rendant bel et bien l’impression d’un moment précis d’une part chez Turner par la dissolution des formes et d’autre part chez Constable par des empâtements grossiers et par une vision honnête (quoique quelque peu idéalisée) de la réalité, les œuvres de ces artistes ont largement influencé la peinture française du XIXe siècle. Notons aussi qu’un peu plus tardivement, Eugène Boudin (1824-1898) est l’un des premiers Français à peindre en plein air, une pratique fortement ancrée dans les traditions impressionnistes. Les artistes de l’école de Barbizon poursuivent cette lancée en peignant la forêt de Fontainebleau à de multiples reprises.
 

Eugène Boudin (1824-1898)
Fête dans le port de Honfleur
c.1858
Huile sur panneau
41 x 59,3 cm
National Gallery of Art, Washington

Joseph Mallord William Turner (1775-1851)
Pluie, vapeur, vitesse
1844
Huile sur toile
90,8 x 123 cm
National Gallery, Londres

John Constable (1776-1837)
La charrette de foin
1821
Huile sur toile
130 x 185 cm
National Gallery, Londres
 
Même si l’impressionnisme s’est d’abord imposé en France grâce à une poignée d’artistes, son influence a dépassé les frontières : le mouvement séduit de nombreux peintres, comme John Singer Sargent (1856-1925) et Mary Cassatt (1844-1926). Cette dernière devient même la première femme à intégrer le cercle impressionniste à Paris grâce à Edgar Degas (1834-1917) qui voit en elle un grand potentiel artistique. Degas initie d’ailleurs sa jeune protégée à l’estampe, une pratique encore marginale à l’époque chez les artistes européens mais dont l’esthétique japonisante charme rapidement le public.
 
Mary Cassatt (1844-1926)
Offrant le panal au torero
1873
Huile sur toile
100 x 85,1 cm
Sterling and Francine Clark Institute

Edgar Degas (1834-1917)
La petite danseuse de quatorze ans
1881
Sculpture de bronze
98 x 35,2 x 24,5 cm
National Gallery of Art, Washington

John Singer Sargent (1856-1925)
Carnation, Lily, Lily, Rose
1885-1886
Huile sur toile
174 x 153,7 cm
Tate, Londres
 
L’instantanéité, une touche frétillante, des sujets empreints de modernité (l’industrialisation, les loisirs urbains et la prostitution sont parmi les motifs les plus prisés) et une pratique en plein air sont les principales caractéristiques de ce mouvement qui aura marqué la rupture de l’art contemporain avec l’académisme, cet art officiel affiché partout dans les Salons. Notons aussi que les peintres impressionnistes se démarquent des académistes par leur subjectivité artistique qui veut que le peintre reproduise ce qu’il voit sans idéalisation aucune.
   
Vous vous doutez sûrement que je suis allée voir l’exposition Il était une fois l’impressionnisme il y a déjà plusieurs mois. Pour ceux qui n’ont malheureusement pas pu s’y rendre, je vous conseille le magnifique catalogue de l’exposition. Au cours de votre lecture, vous y découvrirez les œuvres exposées et pourrez en apprendre davantage sur celles-ci puisque chaque pièce est largement commentée par les auteurs. Bien plus qu’une revue impressionniste, l’exposition s’attardait aussi à ce qui précède le mouvement : quelques œuvres de Camille Corot (1796-1875) ainsi que de Théodore Rousseau (1812-1867) (deux éminents représentants de l’école de Barbizon) y sont exposées, rendant ainsi le développement de l’impressionnisme plus compréhensible aux néophytes.

Camille Corot (1796-1875)
Les baigneuses des îles Borromées
1865-1870
Huile sur toile
79,1 x 56,7 cm
Sterling and Francine Clark Institute

Théodore Rousseau (1812-1867)
La ferme dans les Landes
1844-1867
Huile sur toile
64,8 x 99,1 cm
Sterling and Francine Clark Institute
 
Jean-Léon Gérôme (1824-1904)
Charmeur de serpents
c.1879
Huile sur toile
82,2 x 121 cm
Sterling and Francine Clark Institute


William Bouguereau (1825-1905)
Nu assis
1884
Huile sur toile
116,5 x 89,8 cm
Sterling and Francine Clark Institute
 
James Tissot (1836-1902)
Chrysanthèmes
c.1874-1876
Huile sur toile
118,4 x 76,2 cm
Sterling and Francine Clark Institute

Par ailleurs l’exposition permettait aux visiteurs de se familiariser avec quelques autres artistes faisant carrière à la même époque mais n’ayant nullement adhéré à la branche impressionniste. On parle évidemment des peintres « officiels » comme William Bouguereau (1825-1905), Jean-Léon Gérôme (1824-1904) et James Tissot (1836-1902) ou encore de ceux qui ont poussé l’avant-garde jusqu’à sa prochaine destination, comme Pierre Bonnard (1867-1947), Toulouse-Lautrec (1864-1901) ou Paul Gauguin (1848-1903). Par ces œuvres, le visiteur saisit davantage la diversité artistique du XIXe siècle.
 
Paul Gauguin (1848-1903)
Jeune chrétienne
1894
Huile sur toile
65,3 x 46,7 cm
Sterling and Francine Clark Institute

Toulouse-Lautrec (1864-1901)
L'attente
c.1888
Huile sur toile
56,2 x 47 cm
Sterling and Francine Clark Institute

Pierre Bonnard (1867-1947)
Femmes au chien
1891
Huile sur toile
41 x 32 cm
Sterling and Francine Clark Institute
 Chez les impressionnistes, Pierre-Auguste Renoir (1841-1919) occupe, non sans surprise, une grande partie de cette exposition. On s’en serait douté : Renoir est en effet l’un des peintres impressionnistes les plus connus du public, d’abord pour ses magnifiques portraits de femmes, mais aussi pour ses nombreuses natures mortes dont la vibrance chromatique fascine le regard.

Pierre-Auguste Renoir (1841-1919)
Oignons
1881
Huile sur toile
39,1 x 60,6 cm
Sterling and Francine Clark Institute

Pierre-Auguste Renoir (1841-1919)
Baigneuse blonde
1881
Huile sur toile
81,6 x 65,4 cm
Sterling and Francine Clark Institute
 
Bref, une exposition d’envergure magnifiquement rendue par son catalogue richement illustré et commenté.

                                                                                                                                             Reproductions : Google Images

*Les reproductions dont l’auteur est en gras dans la légende sont commentées dans le catalogue de l’exposition.

26 février 2013

Surabondance pigmentaire.


Outre les tendances déjà évoquées (voir mon billet publié en septembre dernier résumant la 23e Semaine de la mode de Montréal), de multiples sources d’inspiration animent l’esprit créateur des designers. Louis Vuitton a, pour son défilé printemps-été 2013, misé sur les années 1960 pour réaliser une collection aux couleurs parfois douces, parfois intenses. Un aperçu.
 
Le damier
 
 
Il s’avère que ce motif géométrique est  la ligne directrice de la collection. Que ce soit sur les vêtements ou comme accessoires, le damier est sans doute l’un des motifs à surveiller cette saison. Pour ses ensembles, Vuitton préfère associer le blanc à des couleurs plus intenses, comme le noir, le jaune et le vert. Sinon, pour celles plus « discrètes », Vuitton suggère quelques damiers rehaussés de tons neutres,  comme le gris, le beige et le brun.
 
 
Je dois cependant avouer que, même si le damier et un imprimé parfois visuellement agressif, après plusieurs ensembles arborant ce motif, on s’habitue assez rapidement à le voir défiler. La palette restreinte (quoi que très efficace) ainsi que les différentes tailles des carrés ajoutent un certain dynamisme aux tenues.
 

Jolie trouvaille : le damier ajouré. Une idée astucieuse pour rehausser la monotonie des damiers plus classiques.

Jumelles... en opposition

 
Puisqu’elles défilent deux par deux, il est intéressant de constater les différents contrastes pigmentaires proposés par Vuitton. Le blanc et le noir sont des couleurs classiques, indémodables. Dans cette photo, on remarque que le concept de contraste entre le noir et le blanc a été exploité à fond, et vous laisse deviner pourquoi… Pour les plus audacieuses, on opte pour le blanc et le vert : des couleurs vives qui aguichent le regard lorsque rassemblées. Finalement, on retourne dans une vine plus classique avec, d’un côté, le blanc et le noir, et de l’autre, le beige et le brun.
 
Monochrome
 
 
Qui a dit que, pour créer un ensemble parfaitement coordonné, il fallait vêtir plusieurs couleurs ? Parfois, une seule couleur suffit. Si vous êtes un peu plus confiantes, utilisez diverses nuances d’une même couleur.
 
Sacs, chaussures, paillettes… tout est dans les détails
 



 
Si certains d’entre vous ne sont pas convaincus par cette réactualisation des années 1960, voici plusieurs images tout aussi inspirantes, mais tirées des archives de cette décennie. Couleurs et motifs au rendez-vous !
 




 


 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Photographie du défilé Louis Vuitton : vogue.fr
Inspirations 1960 : Google Images

14 février 2013

Pour l'amour du bleu...

À cause d’un regard
Maintenant plus rien ne nous sépare
Je suis amoureux de la dame en bleu
Toi ma belle, belle inconnue
Tu m’attires et tu me charmes
Tu m’as rendu amoureux de la dame en bleu
 
« La dame en bleu » — Michel Louvain 
 

Sir Lawrence Alma-Tadema (1836-1912)
An Earthy Paradise
1891
Huile sur toile
165 x 85,5 cm
Collection privée
Source

 
Federico Andreotti (1847-1930)
The Love Letter
Huile sur toile
75 x 106 cm
Collection publique
Source

Franz Xaver Wagenschön (1726-1790)
Archduchess Maria Antonia at the Spinet
c.1769
Huile sur toile
Kunsthistorisches Museum, Vienne
Source
 

Hans Heyerdahl (1857-1913)
At the Window
1881
Huile sur toile
Nasionalgalleriet, Oslo
Source

 
Wladyslaw Bakalowicz (1833-1903)
Coquette
Huile sur toile
92 x 65 cm
Collection privée
Source
 
Friedrich von Amerling (1803-1887)
Countess Julie von Woyna
1832
Huile sur toile
Neue Galerie am Landesmuseum Joanneum, Graz
Source
 
Auguste Toulmouche (1829-1890)
Dans la bibliothèque
1872
Huile sur toile
Source
 
Edward Samuel Harper (1854-1929)
Great Expectations
1895
Huile sur toile
74 x 128,5 cm
Collection publique
Source
 
Fernad Toussaint (1873-1955)
Femme au boudoir
Huile sur toile
100 x 80 cm
Collection privée
Source
 
Émile Vernon (1890-1920)
From Paris with Love
Source
 
Baron Heinrich von Angeli (1840-1925)
Portrait of Grand Duchess Maria Fyodorova
1874
Huile sur toile
126 x 89 cm
Musée de l'Ermitage, Saint-Petersburg
Source
 
Gustave Jean Jacquet (1846-1909)
Jeune fille en robe bleue
Source
 
John Everett Millais (1829-1896)
Mariana in the Moated Grange
1851
Huile sur panneau
49,5 x 59,7 cm
Tate Gallery, Londres
Source
 
François-Hubert Drouais (1727-1775)
Madame Charles Simon Favart
(Marie Justine Benoîte Duronceray)
1874
Huile sur toile
Metropolitan Museum of Art, New York
Source
 
Nicolas de Largillière (1656-1746) ou
François de Troy (1645-1730)
Marie Anne de Bourbon
c.1690
Huile sur toile
116 x 89,5 cm
Musée des Augustins, Toulouse
Source
 
Raimundo de Madrazo y Garreta (1841-1920)
Portrait of Aline Mason in Blue
Huile sur toile
60,6 x 86,3 cm
Collection publique
Source
 
Pimen Nikitich Orlov
Portrait of Natalya Pavlovna Panina
Source
 
Jean-Baptiste-Camille Corot (1796-1854)
The Reader Crowned with Flowers
1845
Musée du Louvre, Paris
Source
 
François Martin Kavel (1861-1931)
Summer Rose
Source
 
Eleanor Fortuescue Brickdale
(1871-1945)
The Ugly Princess
c.1902
Source
 
John William Waterhouse (1849-1917)
The Flower Picker
1900
Aquarelle
15,2 x 22,9 cm
Source
 
James Tissot (1836-1902)
The Bridesmaid
1883-85
Huile sur toile
Leeds Museums and Galleries, Royaume-Uni
Source
 
Victor Gabriel Gilbert (1847-1933)
The Flower Seller
Huile sur toile
62,8 x 49,4 cm
Source
 
Vittorio Matteo Corcos (1859-1933)
Matteo
Huile sur toile
53,6 x 142,2 cm
Source

Auguste Toulmouche (1829-1890)
Source



William Chadwick (1879-1962)
A Woman Reading
c.1911
Huile sur toile
Source


Alexandre Cabanel (1823-1889)
Fanny Clapp
1881
Huile sur toile
Yale University Art Gallery
Source

Charles Amable Lenoir (1860-1926)
À la recherche du temps perdu
Huile sur toile
60 x 80 cm
Collection privée
Source